A partir du 6 octobre et jusqu’au 3 juillet 2017, la Petite Galerie du Louvre propose une initiation à l’art de la Danse à l’occasion d’une exposition « Corps en mouvement » à laquelle Benjamin Millepied, aux côtés de Jean-Luc Martinez le commissaire, a participé. On y court (en pas chassés s’il vous plaît) !
En ce début du mois d’Octobre, alors que Paris vivait son plein été indien et que déjà les chapiteaux blancs de la Fashion Week qui avaient élu domicile à l’ombre des platanes des allées latérales du Jardin des Tuileries, quelque chose se tramait non loin de là … Nous étions un mardi. Et qui dit mardi, dit fermeture hebdomadaires des musées nationaux de la capitale. Tout le monde le sait… sauf les quelques touristes mal informés et nous ! Ainsi, nous nous approchions de l’entrée de la Pyramide du Louvre. Les aventuriers téméraires qui cherchaient à emprunter le chemin furent très vite mis en déroute. Et nous, sans comprendre de prime abord l’absence de la foule, nous avons eu le privilège d’accéder à la Pyramide et de pénétrer dans le graal de l’héritage français alors silencieux comme un tombeau.
Et pourtant, un tombeau bien vivant où les privilégiés ont eu l’immense joie de découvrir en avant-première la nouvelle exposition temporaire du musée : « Corps en Mouvement ». Une courte démonstration artistique, sculpturale, et picturale de ce mystère génial qui donne vie à une œuvre statique. En effet, à travers notamment les premiers tableaux exposés, nous avons ressentis toute l’agitation qui habitait ces corps en liesse, plein d’allégresse. Car, quand l’esprit est le plus léger et dépourvu de souci, c’est le corps qui s’enflamme et qui se croit aussi dépourvu de toutes contraintes : ses bras, ses jambes, son ventre vont alors onduler selon des courbes improbables, les corps changent de formes et se transforment sans cesse sans prémonition, instinctivement. Phénomène fascinant. A tel point que des artistes s’y sont consacré. On retiendrait surtout Edgar Degas (peintre de l’Avant-Garde) pour qui nous vouons depuis notre plus jeune âge un culte particulier. Et toujours, sa manière de sculpter le corps d’une danseuse étonne et touche au plus profond de l’âme.
La scénographie de cette exposition pensée par Benjamin Millepied et Jean-Luc Martinez n’y est pas pour rien. En effet, les jeux de miroir nous invitent à avancer sur le pas des multiples figurines. Et c’est comme si c’était nos pas qui redonnaient vie à ces figures de bronze enfermées dans leurs vitrines. Subtile et envoutant.
Pourquoi on aime ? En plus de cet éclairage sur le culte du corps à l’Antiquité et sur cette époque qui fut également le berceau de la danse et des techniques de la gestuelle, nous apprenons que l’éclairage électrique inventé par Auguste et Louis Lumière en 1897 servit à la gloire de la danseuse américaine Loïe Fuller – l’étoile de la danse libre serpentine…
Le petit plus ? Cette exposition est véritablement conçue pour percer les détails de chaque œuvre grâce à des textes pertinents. L’approche supplémentaire de Benjamin Millepied nous aide à lire un tableau à travers les yeux d’un créateur (et non d’un spécialiste). Une bouffée d’air bienvenue dans l’univers des musées.
Exposition Corps en mouvement
La danse au musée
du 6 Octobre 2016 au 3 Juillet 2017
Lieu : Petite Galerie, aile Richelieu
Horaires : Tous les jours de 9h à 18h, sauf le mardi. Nocturnes, mercredi et vendredi jusqu’à 21h45. Tarifs : Billet unique (collections permanentes et expositions) : 15€
Renseignements: 01 40 20 53 17