Par Diane Z.
« Et Dieu créa la Femme … »
La création, depuis qu’ Eve naquit de la côte d’ Adam, a longtemps été considérée comme le domaine réservé des hommes. Il n’y a pas de grands artistes féminins, arguait-on: leur productivité s’épuise ailleurs.
La femme d’aujourd’hui est une femme affairée, et qui jette des bouts de cigarettes souillés de rouge, qui court les bureaux de rédaction. Considérons la femme. Sa vie s’impose avec force. Elle s’y adonne de son mieux. Mais, il y a toujours une autre chose pour laquelle elle est faite, non inférieure, d’un autre ordre. C’est ce que Pascal appelle l’ordre de charité, celui qui vaut infiniment plus que tous les corps ensemble et que tous les esprits ensemble.
« Il y a quelque chose d’infiniment plus beau que de dépasser les hommes dans tous les domaines, écrivait François Mauriac, dans »L’Education des filles », en 1952: c’est de créer des hommes, de les porter, de les nourrir, de les élever au sens profond du mot. » Certes. Et pourtant, les femmes sont fécondes dans d’autres domaines, témoins les Chopinot, Gibault, Rykiel, Mercié, Bourin, Sagan, Pancol, Adjani, Binoche et autres Marguerite Duras. Les femmes créatrices sont si nombreuses, en France, qu’il est difficile de les recenser. Edith Carvat de Chizy, Joëlle Léandre, Michèle Reverdy, Claire Schapira, Dominique My, Annick Minck, Martine Sitbon, Chantal Thomass, Capucine Puerari, Ghislaine Arabian, Lydia Egloff, Anne-Marie Pêcheur, Michèle Scharapan, Sylvie Germain, Régine Deforges… Autant de femmes, entre mille autres, qui créent de la beauté ou de l’émotion avec leurs mots, leurs mains, leurs crayons, leurs sauces, leurs tissus, leurs pinceaux, leurs notes de musique… Les femmes sont désormais aussi nombreuses que les hommes dans les professions des arts et des spectacles.
Elles ne sont pas toutes célèbres ni reconnues, encore moins décorées. Gilbert Cesbron s’en réjouirait, clamant qu’une femme décorée « sacrifie des mètres d’étoffe ravissante pour 2 millimètres de ruban ». Elles créent pour le plaisir. Pour elles-mêmes.
Agnès B. n’a jamais cessé de jouer avec des chiffons: simplement, maintenant, elle est PDG.
Aujourd’hui, les femmes sont devenues poètes et écrivent elles-mêmes leur condition. Ici, elles chantent le mouvement par excellence qui déplace les lignes, qui pleure, qui rit et qui s’anime, le désir de création permanent au corps de toute femme. Accomplissement – inachèvement, sans fin. Mi-épopée, mi-histoire, la vie d’une femme est un élan vers la Beauté du monde.
Parfois les femmes sont le bleu du ciel et le bruit de la pluie, le vol plané des éperviers, ivre des hirondelles, l’immobilité des pierres…