Par Diane Z.
« A Paris, se déploient toutes les pensées, se consomment tous les désirs, se consument toutes les forces ». Ainsi disait Honoré de Balzac. Sans doute, les fashionistas n’ont jamais lu cet écrivain. Pourtant, elles savent que c’est à Paris, capitale mondiale de la création et des défilés, qu’elles doivent se rendre. Paris où se retrouvent les stylistes venues des quatre coins de la planète et où règnent les plus grands groupes de mode. La Fashion Week de Paris pénètre dans un autre espace-temps. Un monde ultra-sophistiqué aux charmantes vanités, pour lequel les saisons ont la même importance que chez les paysans. Les défilés rythment le calendrier comme les moissons, tandis que les commerçants attendent la pluie ou le soleil avec ferveur. L’hiver approche, mais tous regardent vers l’été suivant. Les plus avant-gardistes ont huit saisons d’avance. Le must-have d’hier tombe en désuétude sans qu’on est eu le temps de dire « ouf ». Les règles changent sans cesse, comme pour dissuader les non-initiés.
C’est une semaine où règne un univers paradoxal. L’élégance ultime y côtoie la grossièreté la plus ostentatoire. La subtilité et la stupidité semblent s’accorder, de même que l’opulence et le dénuement. Les acteurs de ces journées exceptionnelles réalisent leurs rêves et vivent dans une bulle étincelante, aux usages très codés. Ils ont cette rare capacité à pressentir avant les autres le moindre changement d’air du temps. Ils suivent les modes pour mieux les fuir. L’excentricité a tous les droits et les repères de l’âge sont volontairement brouillés.
Les grands noms le confirment : » la Mode rend fou ». Elle attire aussi les fous. Pendant cette semaine particulière, les carrières s’envolent en quelques heures, l’habit fait le moine, laissant une chance aux déclassés inspirés. La cruauté est élevée au rang d’art. Si l’on dispose du physique du jour, de l’allure convenable, d’une personnalité survitaminée et d’un peu de talent (quand même), toutes les portes s’ouvrent bien plus facilement qu’ailleurs. Car aujourd’hui, une galaxie parallèle s’est posée à Paris. En 9 jours, toutes les tendances susceptibles de combler les désirs assoiffés de nouveauté et de beauté seront aspirées, digérées et recyclées…
Bienvenue dans le monde merveilleux de la Fashion Week !