Par Diane Z.
La Fashion Week parisienne a réservé quelques surprises cette année ! En effet, beaucoup de créateurs ont décidé de se libérer des carcans de l’univers industriel de la mode pour se laisser guider par leur unique instinct dans l’univers de l’art vestimentaire. Bien qu’en marge de la plupart des présentations de cette semaine, ces intrépides tracent leurs chemins, confiants et sûrs de leurs talents. Ils assument leurs visions à l’encontre des diktats des médias qu’il faudrait séduire à tout point, des acheteurs professionnels et aussi du public. La Mode à la Française a repéré deux génies de la mode qui se sont démarqués lors de la PFW.
Plus que de vendre toujours plus et exploser le compteur du nombre de followers sur Instagram, les créateurs français sont davantage soucieux d’inventer de nouvelles histoires ou de réincarner des icônes du passé. Ils ont trouvé le secret de leur réussite. A force d’acharnement, de travail, de persévérance et de curiosité, ces créateurs ont su contourner la logique terre-à-terre du monde du « fashion business ». Ils ne cessent de bousculer les logiques de ce marché pour reprendre leur souffle et légitimer leur place dans la cour des grands. Dans ce jeu à la fois excitant et proche de l’obsession, Karl Lagerfeld, magistral pour Chanel, tient le rôle principal. Véritable héros en couturier populaire, il manie à la perfection le second degré. Son esprit libertaire et sa vie disciplinée lui valent une aura inégalable. Vanessa Seward, quant à elle, change de rôle et sort de l’ombre (des coulisses) pour devenir une créatrice accomplie. Elle a tout récemment créé sa propre marque. Son défilé qui clôturait la Fashion Week parisienne faisait office de présentation générale de la ligne de sa marque – une réussite selon les critiques et la presse, unanimes. Un indice du succès de la Fashion Week parisienne ? Le talent des créateurs qui savent plaire tout en faisant ce que leur plaît.
Chanel : une ode au chic intemporel
Karl Lagerfeld a exprimé son talent et confirmé son génie en présentant sa collection dans un décor de café parisien reconstitué au Grand Palais. Le créateur a invité toute la jet-set à un petit-déjeuner dans un univers éphémère du nom de « Brasserie Gabrielle ». Un spectacle à la hauteur de la renommée de la célèbre marque française Chanel. L’ambiance s’est emparée du charme discret propre à la bourgeoisie parisienne. Les mannequins défilaient, tout en élégance, chaussées d’escarpins beige et noir à bride arrière. Coiffées de chignons légèrement relâchés, elles incarnaient le style de Catherine Deneuve ou Delphine Serig dans un dégradé de blanc et noir. Incontournable, le tailleur en tweed version jupe mi-longue s’impose dans des variations graphiques et originales. Pourtant, la surprise est bien là : des sacs décorés d’assiettes de bistro, des manteaux rebrodés de paillettes multicolores et des ensembles en cuir dynamisent ce vestiaire familier et luxueux.
L’univers de Vanessa Seward
De son côté, Vanessa Seward s’affirme admirablement bien parmi ces autres géants. Dans la continuité de Karl Lagerfeld, elle milite pour une forme de bourgeoisie élégante et discrète. Ancienne directrice artistique d’Azzaro, la jeune femme a fait ses premières gammes avec des grands noms : elle a appris à cultiver sa personnalité, à écouter son instinct et à travailler inlassablement. Durant trois années, elle s’est fait remarquer à chaque fois qu’elle cosignait des collections capsules pour APC. Cette saison, à l’occasion de la Fashion Week parisienne, Vanessa Seward a lancé sa propre marque. Chapeau bas pour la créatrice dont la collection est proche de la perfection. Maille fine, chemisiers à col cravate, jupes droites, robes fluides en soie, jeans étroits : voilà les must-have du chic parisien ! Rempli de charme et de bienveillance, la Parisienne incarne aujourd’hui la générosité et l’épanouissement.
La Fashion Week 2015 à Paris a prouvé encore une fois que la Mode n’est pas qu’un marché industriel qui impose ses moules. C’est surtout une semaine exceptionnelle où l’expression personnelle de chacun est mise à l’honneur et où la création devient une discipline de vie et même parfois un instinct de survie !