Par Diane Z.
A l’occasion de l’exposition « Icônes Américaines » au Grand Palais, quelques trésors du Musée d’art Moderne de San Francisco connaissent une seconde vie jusqu’au 22 juin 2015. La Mode à la Française revisite alors la culture américaine comme un pont entre deux continents, si loin et pourtant si proches… Une histoire de cœur et d’icônes, et une bouffée extraordinaire de fraîcheur.
Imaginez-vous le temps d’une journée d’été en haut des collines qui surplombent Sausalito, avoisinent le Golden Gate Bridge et dominent la baie… Terre blonde du nord de la Californie, terroir artistique complice, « famille d’accueil », voilà ce que c’est San Francisco ! Et à travers l’exposition du Grand Palais, la ville cosmopolite n’est plus qu’un mythe. Les œuvres provenant de la collection de la famille Fisher, d’une force évocatrice incroyable, prennent une autre dimension dans leur nouvel environnement parisien. Joie, jubilation, émerveillement, La Mode à la Française apprécie cet art contemporain (expressionnisme abstrait, pop art et art minimal) qui touche par son côté étonnamment si accessible.
Depuis deux ans, les œuvres du MOMA de San Francisco croupissaient dans la pénombre des salles abandonnées pour cause de travaux. Gary Garrels, commissaire de l’exposition, a donc choisi Paris pour faire revivre ce patrimoine en Europe. Quatorze artistes sont présentés sur le sol français, des génies américains qui ont tous à raconter une histoire d’amour ou d’amitié avec la France !
C’est ainsi que l’on rencontre un certain Calder. Celui qui a sculpté des œuvres d’une simplicité rare (du point de vue des matériaux utilisés) et dotées du pouvoir de transformer leur environnement en un univers magique, voire poétique ! Ayant côtoyé Mondrian et Duchamps dans les années 1920, l’artiste n’a que de bons souvenirs de ses escapades françaises. Il revient sur ses terres, gonflé d’énergie et rempli d’inspiration !
Philip Guston et Richard Diebenkorn ont connu un destin similaire. Peintres abstraits influencés par le contexte des années 70-80, par le style figuratif, la culture populaire et la bande dessinée, ils offrent des auto portraits déroutants ou des paysages aux couleurs vives et aux lumières marines.
Au détour de l’exposition, on découvre une touche féminine : celle d’Agnès Martin. Dans son atelier de New-York, aux côtés d’Ellsworth Kelly, elle laisse aller sa main sur la toile pour un résultat « contemplatif et atmosphérique » !
Après cette expérience de légèreté, de délicatesse et de tendresse, le commissaire de l’exposition Gay Garrels a choisi de nous ouvrir les portes de l’univers « minimaliste », cet art qui ne supporte pas d’être enfermé dans un atelier mais qui préfère s’exprimer à l’extérieur. Pour se familiariser avec cette conception artistique, l’exposition met en lumière Sol Le Witt et Carl Andre qui ont su utiliser des matériaux ordinaires pour en faire de l’art…
Parallèlement, on pénètre dans la sphère du pop art où l’on découvre le génie des artistes tels que Andy Warhol qui réussit à prendre ce qui vient du monde ordinaire pour en faire de l’art et ainsi, paradoxalement, à faire disparaître l’artiste lui-même derrière son oeuvre. A travers Warhol, Gary Garrels a choisi de rendre hommage à deux figures emblématiques d’Amérique : Elisabeth Taylor et Jackie Kennedy – qui avaient d’ailleurs des origines tout à fait françaises…
Couleurs, techniques, précisions, l’exposition « Icônes américaines » du Grand Palais est une véritable composition d’œuvres d’art qui chacune raconte une histoire, rend hommage à une femme, exprime des sentiments intimes… Une explosion de sentiments et une leçon d’art… Un clin d’oeil à la France, comme une rencontre-coup de foudre qui dure à travers les siècles et les légendes !
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