Par Diane Z.
La Samaritaine : un nom qui évoque pour les uns, un personnage biblique et pour d’autres, un édifice emblématique de Paris accroché à la Seine..! Cher aux Parisiens, ce magasin affiche aujourd’hui un projet de rénovation audacieux et innovant mené par le groupe LVMH. Une renaissance très attendue qui est l’occasion pour La Mode à La Française de retourner au temps des balbutiements de cette Dame imposante ! Rétrospective.
Tout a commencé un jour de l’année 1870, en plein Second Empire, dans le quartier central de Saint Germain l’Auxerrois, quand le couple Cognac-Jay ouvrit sa première boutique à l’angle des rues du Pont-Neuf et de la Monnaie. Très soudés, les deux époux, aussi amoureux qu’entreprenants, donnent naissance à un magasin de plusieurs immeubles surplombant les quais de Seine. Baptisée la « Samaritaine », cette bâtisse digne du très renommé Bon Marché sur la rive gauche applique les codes de la nouvelle vague de l’art de « faire du shopping » !
Peu à peu, le « bébé » des Cognac-Jay grandit et devient le symbole du quartier, entre Art Déco et Art nouveau. Leur commerce commence à prendre une fière allure à partir des années 1900 grâce aux travaux des architectes Frantz Jourdain et Henri Sauvage qui rêvent de métamorphoser le magasin en deux belles façades harmonieuses dominant les artères du quai du Louvre et de la rue de Rivoli.
De la toile cirée aux vêtements pour hommes et « jeunes gens », en passant par les canapés et nattes de Chine, on trouve de tout et à prix unique dans ce « Grand Magasin de Nouveautés » ! Désormais couverte d’une charpente en fer forgé et céramique, la Samaritaine arbore une élégante marquise de verre très travaillée et une grande coupole d’angle polychrome qui contribue à sa réputation et à son aura auprès du tout-Paris des années folles. Mais, les clientes accourent aussi à la Samaritaine pour admirer l’immense Verrière Jourdain, le double atrium et l’escalier monumental au cœur de 270 000m2 de rayons. Le mythe était né… pour durer ?
C’était sans compter les trahisons de la Ville de Paris. Car la Samaritaine ferme ses portes au public en 2005. Pourtant, à l’image de son fondateur, le philanthrope Ernest Cognacq, la Vieille Dame tient tête face à la tempête et refuse d’être engloutie (et oubliée) dans les profondeurs de la Seine…
Et encore une fois, en tant qu’héritière directe de la famille Cognacq qui tenait à redistribuer ses bénéfices aux pouponnières et aux maisons de retraites, la Samaritiane du XXIème siècle accueillera un grand magasin, un palace Cheval Blanc, des logements sociaux et une crèche. Les embellies architecturales contribueront, à la suite du projet de la fondation Louis Vuitton, au rayonnement international de Paris. Tout un petit monde cohabitera ainsi dans les antres de ce monument au cœur du quartier de Rivoli – qui peine à redynamiser sa vie culturelle. Un nouveau visage pour celle qui quelques années auparavant était destinée à périr injustement…
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