(Expo) Rosa Bonheur au Musée d’Orsay

À l’occasion du bicentenaire de la naissance de Rosa Bonheur, le musée d’Orsay présente une belle exposition qui met à l’honneur cette artiste hors norme, novatrice et inspirante, tournée vers la nature. Peintre au caractère bien affirmé, Rosa Bonheur a placé le monde vivant au cœur de son travail et de son existence et s’est engagée pour la reconnaissance des animaux dans leur singularité, exprimant dans sa peinture leur vitalité et leur « âme ». Un univers à découvrir absolument !

Rosa Bonheur : un nom qui ferait rêver plus d’un ! Et bien ce patronyme fut donné en 1822 à une jeune fille de la bourgeoisie bordelaise… Petite intrépide, fille d’artistes de père et de mère, Marie-Rosalie semble mieux savoir tenir un pinceau qu’un stylo à plumes ! Alors que sur les bancs de l’école elle s’ennuie, c’est dans l’atelier familial qu’elle s’épanouit et laisse aller son imagination, son talent et sa virtuosité précoce ! Peu de temps après, débarquée à Paris, elle débute sa vie d’artiste et de femme….

C’est alors qu’elle expose pour la première fois « Deux lapins » en 1841 : un succès ! En effet, ce tableau que l’on peut admirer dans cette exposition marque un tournant décisif pour Rosa Bonheur. Elle enchaîne ensuite les commandes, les récompenses, les voyages à mesure que ses oeuvres gagnent en majesté et que sa personnalité s’affine. Les années passant, Rosa Bonheur se fait la porte-parole d’un monde inconnu ou peut-être trop connu et donc honni : celui des animaux rustres, des campagnes, des travailleurs de la terre, des animaux des forêts et des champs… Bref, l’artiste devient « l’amie des bêtes » par le prisme de ses compositions picturales. Du jamais vu à l’époque ! Surtout de la part d’une femme libre et indépendante.

Pourquoi on aime ? Parce que l’exposition compile des centaines d’oeuvres de Rosa Bonheur selon un parcours chronologique et thématique passionnant. On comprend que derrière ces aplats de peinture, cette matérialité, ces zones floutées et ces empâtements se cachent des vies animales bien vivantes, sensibles et singulières (telle celle du renard « rusé et malin »).

Un coup de coeur ? Pour le portrait qu’un ami de Rosa Bonheur a réalisé dans son atelier : en effet, nous voilà immergées dans la vie quotidienne et privée de cette célèbre peintre du XIXè siècle ! L’illusion est telle qu’on décèle dans ce tableau sa blouse brodée, son chapeau, ses bottines, ses palettes, ses pinceaux, ses couleurs, ses cigarettes,… Le plaisir de la vue dépasse même les sens : on croirait sentir les effluves de térébenthine tant la précision, la perfection et le soin apporté aux détails suffisent à se laisser porter … Simplement ou plutôt naturellement !